Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Marockpress :Presse Citoyenne Libre

Maroc : comment riposter au reformes

21 Juillet 2011 , Rédigé par marockpress Publié dans #francais

Un commentaire interessant que Marockpress vous publie

 

Le discours du roi de vendredi dernier (17 juin) et le Référendum sur la Constitution fixé pour le 1er juillet posent un défi que les révolutionnaires marocain/es du mouvement du 20 février doivent relever en très peu de temps. En effet, par quelle tactique faut-il riposter efficacement à ces concessions superficielles proposées dans le but de couper l’herbe sous les pieds de ceux et celles qui veulent une réforme profonde de la société aux niveaux politique et social ?

L’auteur de ces lignes, vieux militant internationaliste et historien des révolutions, a eu l’occasion de visiter Rabat et Marrakech au mois de mai dernier et de discuter ce problème avec bon nombre de militant/es. De ces conversations entre camarades ont émergé quelques perspectives tactiques que je prends aujourd’hui la liberté de partager dans l’espoir qu’elles pourraient aider le mouvement à s’orienter dans les jours qui viennent.

En effet, quelle stratégie, quelles tactiques conviennent le mieux à la situation actuelle ? Le mouvement démocratique se confronte à un adversaire rusé qui – à la différence des régimes tunisien, égyptien, etc. – jouit encore d’une certaine légitimité historique. Dès le 9 mars Mohammed VI a proposé des concessions habiles en faveur d’importantes clientèles et a déclenché un processus de réforme constitutionnelle par le haut – , concessions destinées à couper l’herbe sous les pieds des révolutionnaires.

Les porte-parole du Mouvement ont bien compris que le processus mis en place – une commission choisie par le pouvoir pour mener des consultations dans le secret et proposer au référendum une constitution prête à porter sans « retouches » possibles – n’offrait aucune possibilité de participation populaire démocratique. On a donc eu raison de dénoncer cette farce « constitutionnelle » et de refuser – au risque de se marginaliser – de la légitimiser en y participant.

Quant au « débat » médiatique prévu pour les deux semaines d’avant le référendum, on a constaté que les « oui » (partis politiques loyaux à la monarchie) auront le quasi-monopole de l’accès aux médias. Ainsi les militant/es démocratiques ont raison de réclamer une parité entre les « oui » et les « non » (parité que le pouvoir ne pourra évidemment jamais concéder).

Le référendum: arme de l’autorité

Quelle réponse donner au défi du référendum du 1er Juillet? Comment retourner cette situation en faveur de la démocratie populaire ?

L’historien des révolutions constate que le référendum – de Napoléon III à Charles de Gaulle – a toujours été l’arme de choix de l’autorité contre la démocratie. Encore aujourd’hui, dans les dictatures à parti unique (ou presque) de la Russie jusqu’à la Syrie, toutes les élections sont en effet des référendums programmés pour renforcer et légitimiser le régime en place. Même dans les cas où le système électoral et les suffrages ne sont pas truqués, il est généralement prévisible que les « oui » vont gagner. Car le pouvoir, qui dispose de tous les avantages de l’initiative et de la propagande, pourra, comme on a vu, choisir la date du scrutin et poser la question de manière à diviser ses adversaires et les réduire à une caricature de négativisme débile.

Comment sortir de ce piège contre-révolutionnaire classique ? Dans cette lutte pour la conquête de l’opinion, la meilleure défense est de reprendre l’initiative en proposant une alternative positive à laquelle les gens peuvent adhérer. Par exemple, en organisant une « consultation constitutionnelle populaire par le bas » – processus démocratique où les masses seront appelées à apporter leurs doléances, formuler leurs revendications et proposer leurs solutions à partir de leurs associations, leurs quartiers et leurs villages. Cette « consultation par le bas » pourra être suivie d’une « assemblée constituante nationale », transparente et médiatisée, où sera élaborée une « constitution populaire alternative » en face de celle du gouvernement.

Un spectacle de démocratie par le bas

Ce genre de « théâtre politique » est une tactique révolutionnaire bien rodée, car il sert à mettre dans l’embarras le pouvoir sans provoquer un rapport de force défavorable au mouvement. Au contraire. Si le pouvoir interdit notre « constituante » alternative de ceux d’« en-bas », il perd la face, et le public aura du mal à applaudir la « farce politique » d’une constitution élaborée d’en haut et imposée par des procédés anti-démocratiques et des matraquages. En revanche, si on nous laisse faire, nous pourrons profiter des deux semaines de débat pour monter notre spectacle de démocratie par le bas.

Voici un scénario possible : mettre des assemblées consultatives dans chaque région afin de donner une plateforme aux doléances et revendications particulières. Cette idée, inspirée par les « Cahiers de doléances » de la grande Révolution française, s’est déjà répandue dans les quartiers ainsi que dans les villages ruraux où les populations sont invitées à exprimer leurs « doléances » et revendications. Les gens du peuple ont une grande connaissance des choses, malgré un manque d’instruction scolaire entretenu par le pouvoir. Les étudiant/es et intellectuel/les ont maintenant une bonne occasion d’aller vers eux pour les écouter et les aider à s’exprimer et à se relier par les médias (à commencer par l’écriture) que nous maîtrisons. Les résultats de toutes ces délibérations (comptes rendus et même des vidéos) pourraient ainsi être mis en ligne.

Ces assemblées pourraient envoyer des délégué/es à des assemblées régionales, sectorielles et éventuellement nationales afin de réunir l’ensemble des revendications en un programme populaire.

L’organisation d’un réseau de telles assemblées en vue d’une « constituante alternative » serait en elle-même un grand pas en avant.

Au moment du « débat » tout le monde pourrait monter à la capitale pour tenir les assises nationales et élaborer une constitution populaire alternative. Ainsi, même si nous sommes exclus des d&eac

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article